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Le Docteur Jean-Pierre de Mondenard fait le point après ces trois étapes pyrénéennes du Tour de France 2015
20-07-2015, 10:42 - Mathieu
Les trois étapes pyrénéennes du Tour de France 2015 ont été le théâtre de nombreux évènements, pendant la course et en-dehors de la course. Nous avons posé quelques questions au médecin Jean-Pierre de Mondenard, le spécialiste et archiviste du dopage, afin qu'il nous donne son avis sur ces récents évènements. Pour ceux qui ne le connaissent pas, vous pouvez lire les lignes qui lui ont été consacrées dans le magazine "Tous Dopés ? La preuve par 21".
ChronosWatts : Que vous inspirent les performances de Froome et de l'équipe Sky lors de ces étapes pyrénéennes ?
Dr. Jean-Pierre de Mondenard : Toutes les grandes stars du cyclisme ont utilisé la même stratégie : se "dépouiller" sur la première étape de montagne pour assommer leurs adversaires, et ensuite gérer l'avance. Une fois que la course a été explosée, les choses sont claires !
Comme Indurain à son époque, ou Armstrong à Sestrières par exemple, Froome a mis le paquet lors de l'ascension de Pierre-Saint-Martin. Ensuite il a levé le pied. D'abord parce que l'ensemble des observateurs ont mis en doute sa performance, qui rappelait étrangement la période Armstrong. Ensuite parce qu'il a laissé la victoire d'étape du Plateau de Beille à Rodriguez et s'est contenté de gérer ses opposants. Armstrong n'aurait peut-être pas fait ça, il s'en foutait un peu de l'image qu'il proposait, car au fond de lui-même c'est un voyou !
De leur côté les membres de Sky écartent leurs opposants à coups de poing et coups de coude pour arriver bien installés au pied des cols, d'après les témoignages du peloton. Ils sont là pour gagner à tout prix.
Ce qui me dérange c'est l'équipe Sky dans sa globalité. Un coureur comme Geraint Thomas par exemple, qui fait le train pour tout le monde dans l'ascension, et qui finit avec les meilleurs, alors que son meilleur classement dans un grand tour est une 22ème place au Tour de France 2014. Ça me laisse dubitatif. Et il faut rappeler que le coureur qui mène le train dans une ascension y laisse beaucoup de plumes !
De la même manière Porte se fait décrocher à La Pierre-Saint-Martin alors qu'il a roulé en tête dans le col, puis revient sur Quintana. Ça laisse penser que toute l'équipe est au même régime. Les autres équipiers ont aussi beaucoup roulé avant. On a vraiment l'impression que la Sky est un clone de l'équipe Armstrong.
L'histoire est toujours là pour nous éclairer. Dans toutes les dominations sportives outrancières, par une équipe ou par un pays, le dopage a toujours été omniprésent. L'Allemagne de l'Est, l'équipe Armstrong, ... Dans les années 60, tous les pays s'extasiaient sur les performances américaines en athlétisme. On sait maintenant que le dopage était omniprésent pendant cette période de guerre froide. Les russes tournaient à la testostérone, et en réaction les américains ont mis au point les stéroïdes anabolisants. On a des témoignages nous expliquant que dans les camps d'entraînement américains, il y avait des saladiers de pilules multicolores, et les athlètes se servaient à pleines mains.
L'histoire nous montre que quand des sportifs dominent outrageusement un sport où le "moteur" fait la différence, le dopage est toujours présent.
CW : Dans les vidéos publiées lors de ce "SkyLeaks", on a pu voir différentes données issues des ascensions de Froome, notamment son rythme cardiaque. On observe que ses pulsations cardiaques ne progressent que de 7 battements par minute (de 154 à 161) au moment où il produit son effort le plus violent (28'15" sur la vidéo). En supposant que ces données soient exactes (et elles semblent l'être, Froome a rappelé que sa Fréquence Cardiaque Maximum est de 170 battements par minute), que peut-on en conclure ?
JPdM : De mon expérience médicale et de ce que je sais de la fréquence cardiaque maximale, ça me parait surprenant. Ces accélérations et ces décrochages dont il est question dans ces vidéos ont lieu dans des montées de col. Avec l'altitude, la fréquence cardiaque est censée augmenter, à cause de la pression partielle en oxygène qui diminue. C'est plutôt l'inverse qui devrait se produire, la fréquence cardiaque devrait augmenter plus que d'habitude. Le Ventoux culmine à 1910 mètres !
Dans toutes les études médicales sur la fréquence cardiaque maximale, on compte "220 moins l'âge" avec des variations qui peuvent être de 10%. Pour un coureur de 30 ans, on s'attend plutôt à une FCM de 190. Les cas exceptionnel pouvant descendre à 170 ou 180.
Ensuite il peut y avoir des explications. Quand vous êtes sous transporteur d'oxygène votre fréquence cardiaque peut monter moins haut. Donc quand il passe de 19 à 31km/h, il y a deux hypothèses. Soit il est sous transporteur d'oxygène. Soit il a encore de la réserve, auquel cas c'est un mutant. Dans ce cas il faut qu'il nous donne ses données physiologiques : son VO2max, sa puissance maximale, sa consommation maximale d'oxygène, etc. S'il veut lever le doute, il faut qu'il nous donne des données.
Mais pas comme Armstrong qui avait truqué ses résultats. Armstrong avait donné son VO2max, puis Lemond avait donné la sienne qui était nettement au-dessus de tout le monde. Armstrong avait alors changé son VO2max !
Quand vous entendez les témoignages des cyclistes qui coincent en montagne, ils disent : "je n'ai pas réussi à monter mes pulsations" ou alors "j'étais déjà au max de mes pulsations, je ne pouvais pas aller plus vite". Froome c'est l'inverse. Ses pulsations n'augmentent quasiment pas mais il accélère. C'est un mutant. Et tout ceci se passe en altitude.
CW : En ce qui concerne la cadence de pédalage, on constate qu'elle atteint 110 à 120 tours par minute au moment de son attaque sur le Ventoux. On ne peut s'empêcher de repenser à ce que dit Tyler Hamilton dans son livre : le fait qu'Armstrong a développé cette méthode de pédalage sous les conseils de Ferrari.
JPdM : Il faut rappeler que plus votre fréquence de pédalage est élevée, plus vous sollicitez l'appareil pulmonaire, et donc vous allez vers une limite respiratoire. Ce qui va vous freiner dans l'effort. La fréquence respiratoire va exploser et vous allez vers l'essoufflement.
En ce qui concerne cette cadence de pédalage, on se rappelle qu'Armstrong était dans les mêmes eaux, et on sait à quoi il tournait.
Dans le cadre du record de l'heure, les coureurs tiennent une fréquence de pédalage de 110 à 120 tours par minute, pendant une heure et sur du plat. C'est un effort hyper violent qui correspond à l'ascension d'un très long col. La dépense énergétique dans le record de l'heure est énorme (entre 1700 et 2000 Kcal). Tous les meilleurs coureurs qui ont tenté le record de l'heure ont terminé dans des états épouvantables. Merckx ne pouvait plus marcher en descendant de son vélo, il a dû être porté.
Froome s'entraîne à ces fréquences de pédalage, notamment lors de ses entraînements au col de la Madone. Visiblement cet effort et cette cadence de pédalage ne l'asphyxient pas.
Rappelons qu'à la fin des années 1950, Charly Gaul - le célèbre grimpeur luxembourgeois - lorsqu'il attaquait dans un col, tournait les jambes à 110 ou 115 rotations par minute avec un petit braquet de 3,95m (47 X 25). A l'époque les amphétamines étaient le principal stimulant des géants de la route.
CW : Et que dire des rumeurs/fantasmes de dopage mécanique ?
JPdM : Quand on n'a pas accès aux éléments bioénergétiques, on se met à chercher une explication ailleurs... C'est vrai que depuis Cancellara au Tour des Flandres, quand il dépose Boonen, on se pose beaucoup de questions. Mais je pense que ça doit être facilement contrôlable. Il y a aussi les interrogations autour du motor-home. L'UCI a décidé d'interdire que les cyclistes dorment dans ces camping-cars. Mais qui contrôle la nuit que le staff est bien dans le bus et les coureurs dans l'hôtel ? La rumeur dit aussi qu'ils auraient des tentes d'altitude ou des systèmes hypoxiques, qui les feraient monter pendant le repos nocturne à 3000-4000 pour stimuler la production "naturelle" d'EPO. L'AMA voulait interdire ces tentes mais y a renoncé au prétexte qu'elles étaient sans risque pour l'utilisateur.
La compétition de haut niveau exacerbe cette quête de la performance et de la reconnaissance. Être toujours plus connu, reconnu, idolâtré, applaudi, etc. Plus l'évènement est médiatisé, plus il y a des dérives. Les équipes cherchent à avoir le maximum d'efficacité par tous les moyens possibles, a priori non-prohibés. Et on sait qu'il y a aujourd'hui de nombreux produits dopants qui sont interdits mais indécelables...
Le dopage mécanique et "ce qu'il se passe dans le bus" sont des fantasmes, bien sûr. Mais connaissant la nature humaine et connaissant le sport de haut niveau, il y a 99.99% de chances que des choses illégales soient utilisées à l'insu des garants de l'équité.
L'UCI se doit d'être plus présente sur ces sujets. Mais la carence est là, on ne peut pas attendre que l'UCI soit aussi professionnelle que les équipes cyclistes. Ils vivent de la renommée des stars, ils ne vont pas s'acharner pour les descendre. D'autant plus sur le Tour de France qui est la vitrine emblématique du cyclisme. L'UCI ne fera pas preuve d'une motivation maximale pour faire tomber son étendard. Il faut évidemment des organisations indépendantes pour rechercher les tricheurs, et surtout pas l'UCI ou des fédérations. Ça fait 50 ans que le système actuel foire (voir le dernier article de Pierre Ballester et JP de Mondenard ici).
Jean-Pierre de Mondenard avait été auditionné dans le cadre de la commission d'enquête parlementaire sur la lutte contre le dopage, en mars 2013 (la commission qui avait révélé les cas de dopage à l'EPO sur les tours 1998 et 1999, impliquant notamment Laurent Jalabert). Vous pouvez retrouver son excellente intervention ici :
vidéo : http://videos.senat.fr/video/videos/2013/video17036.html
texte : http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20130311/ce_dopage.html
ChronosWatts : Que vous inspirent les performances de Froome et de l'équipe Sky lors de ces étapes pyrénéennes ?
Dr. Jean-Pierre de Mondenard : Toutes les grandes stars du cyclisme ont utilisé la même stratégie : se "dépouiller" sur la première étape de montagne pour assommer leurs adversaires, et ensuite gérer l'avance. Une fois que la course a été explosée, les choses sont claires !
Comme Indurain à son époque, ou Armstrong à Sestrières par exemple, Froome a mis le paquet lors de l'ascension de Pierre-Saint-Martin. Ensuite il a levé le pied. D'abord parce que l'ensemble des observateurs ont mis en doute sa performance, qui rappelait étrangement la période Armstrong. Ensuite parce qu'il a laissé la victoire d'étape du Plateau de Beille à Rodriguez et s'est contenté de gérer ses opposants. Armstrong n'aurait peut-être pas fait ça, il s'en foutait un peu de l'image qu'il proposait, car au fond de lui-même c'est un voyou !
De leur côté les membres de Sky écartent leurs opposants à coups de poing et coups de coude pour arriver bien installés au pied des cols, d'après les témoignages du peloton. Ils sont là pour gagner à tout prix.
Ce qui me dérange c'est l'équipe Sky dans sa globalité. Un coureur comme Geraint Thomas par exemple, qui fait le train pour tout le monde dans l'ascension, et qui finit avec les meilleurs, alors que son meilleur classement dans un grand tour est une 22ème place au Tour de France 2014. Ça me laisse dubitatif. Et il faut rappeler que le coureur qui mène le train dans une ascension y laisse beaucoup de plumes !
De la même manière Porte se fait décrocher à La Pierre-Saint-Martin alors qu'il a roulé en tête dans le col, puis revient sur Quintana. Ça laisse penser que toute l'équipe est au même régime. Les autres équipiers ont aussi beaucoup roulé avant. On a vraiment l'impression que la Sky est un clone de l'équipe Armstrong.
Extrait du livre "La Course Secrète" de Tyler Hamilton et Daniel Coyle, à propos des gains en Watts dans les cols.
L'histoire est toujours là pour nous éclairer. Dans toutes les dominations sportives outrancières, par une équipe ou par un pays, le dopage a toujours été omniprésent. L'Allemagne de l'Est, l'équipe Armstrong, ... Dans les années 60, tous les pays s'extasiaient sur les performances américaines en athlétisme. On sait maintenant que le dopage était omniprésent pendant cette période de guerre froide. Les russes tournaient à la testostérone, et en réaction les américains ont mis au point les stéroïdes anabolisants. On a des témoignages nous expliquant que dans les camps d'entraînement américains, il y avait des saladiers de pilules multicolores, et les athlètes se servaient à pleines mains.
L'histoire nous montre que quand des sportifs dominent outrageusement un sport où le "moteur" fait la différence, le dopage est toujours présent.
CW : Dans les vidéos publiées lors de ce "SkyLeaks", on a pu voir différentes données issues des ascensions de Froome, notamment son rythme cardiaque. On observe que ses pulsations cardiaques ne progressent que de 7 battements par minute (de 154 à 161) au moment où il produit son effort le plus violent (28'15" sur la vidéo). En supposant que ces données soient exactes (et elles semblent l'être, Froome a rappelé que sa Fréquence Cardiaque Maximum est de 170 battements par minute), que peut-on en conclure ?
JPdM : De mon expérience médicale et de ce que je sais de la fréquence cardiaque maximale, ça me parait surprenant. Ces accélérations et ces décrochages dont il est question dans ces vidéos ont lieu dans des montées de col. Avec l'altitude, la fréquence cardiaque est censée augmenter, à cause de la pression partielle en oxygène qui diminue. C'est plutôt l'inverse qui devrait se produire, la fréquence cardiaque devrait augmenter plus que d'habitude. Le Ventoux culmine à 1910 mètres !
Dans toutes les études médicales sur la fréquence cardiaque maximale, on compte "220 moins l'âge" avec des variations qui peuvent être de 10%. Pour un coureur de 30 ans, on s'attend plutôt à une FCM de 190. Les cas exceptionnel pouvant descendre à 170 ou 180.
Ensuite il peut y avoir des explications. Quand vous êtes sous transporteur d'oxygène votre fréquence cardiaque peut monter moins haut. Donc quand il passe de 19 à 31km/h, il y a deux hypothèses. Soit il est sous transporteur d'oxygène. Soit il a encore de la réserve, auquel cas c'est un mutant. Dans ce cas il faut qu'il nous donne ses données physiologiques : son VO2max, sa puissance maximale, sa consommation maximale d'oxygène, etc. S'il veut lever le doute, il faut qu'il nous donne des données.
Mais pas comme Armstrong qui avait truqué ses résultats. Armstrong avait donné son VO2max, puis Lemond avait donné la sienne qui était nettement au-dessus de tout le monde. Armstrong avait alors changé son VO2max !
Quand vous entendez les témoignages des cyclistes qui coincent en montagne, ils disent : "je n'ai pas réussi à monter mes pulsations" ou alors "j'étais déjà au max de mes pulsations, je ne pouvais pas aller plus vite". Froome c'est l'inverse. Ses pulsations n'augmentent quasiment pas mais il accélère. C'est un mutant. Et tout ceci se passe en altitude.
CW : En ce qui concerne la cadence de pédalage, on constate qu'elle atteint 110 à 120 tours par minute au moment de son attaque sur le Ventoux. On ne peut s'empêcher de repenser à ce que dit Tyler Hamilton dans son livre : le fait qu'Armstrong a développé cette méthode de pédalage sous les conseils de Ferrari.
Extrait du livre "La Course Secrète" de Tyler Hamilton et Daniel Coyle, à propos des conseils du Docteur Ferrari
JPdM : Il faut rappeler que plus votre fréquence de pédalage est élevée, plus vous sollicitez l'appareil pulmonaire, et donc vous allez vers une limite respiratoire. Ce qui va vous freiner dans l'effort. La fréquence respiratoire va exploser et vous allez vers l'essoufflement.
En ce qui concerne cette cadence de pédalage, on se rappelle qu'Armstrong était dans les mêmes eaux, et on sait à quoi il tournait.
Dans le cadre du record de l'heure, les coureurs tiennent une fréquence de pédalage de 110 à 120 tours par minute, pendant une heure et sur du plat. C'est un effort hyper violent qui correspond à l'ascension d'un très long col. La dépense énergétique dans le record de l'heure est énorme (entre 1700 et 2000 Kcal). Tous les meilleurs coureurs qui ont tenté le record de l'heure ont terminé dans des états épouvantables. Merckx ne pouvait plus marcher en descendant de son vélo, il a dû être porté.
Froome s'entraîne à ces fréquences de pédalage, notamment lors de ses entraînements au col de la Madone. Visiblement cet effort et cette cadence de pédalage ne l'asphyxient pas.
Rappelons qu'à la fin des années 1950, Charly Gaul - le célèbre grimpeur luxembourgeois - lorsqu'il attaquait dans un col, tournait les jambes à 110 ou 115 rotations par minute avec un petit braquet de 3,95m (47 X 25). A l'époque les amphétamines étaient le principal stimulant des géants de la route.
Extrait du livre "La Course Secrète" de Tyler Hamilton et Daniel Coyle, à propos des conseils du Docteur Ferrari sur la puissance nécessaire pour gagner le Tour de France
CW : Et que dire des rumeurs/fantasmes de dopage mécanique ?
JPdM : Quand on n'a pas accès aux éléments bioénergétiques, on se met à chercher une explication ailleurs... C'est vrai que depuis Cancellara au Tour des Flandres, quand il dépose Boonen, on se pose beaucoup de questions. Mais je pense que ça doit être facilement contrôlable. Il y a aussi les interrogations autour du motor-home. L'UCI a décidé d'interdire que les cyclistes dorment dans ces camping-cars. Mais qui contrôle la nuit que le staff est bien dans le bus et les coureurs dans l'hôtel ? La rumeur dit aussi qu'ils auraient des tentes d'altitude ou des systèmes hypoxiques, qui les feraient monter pendant le repos nocturne à 3000-4000 pour stimuler la production "naturelle" d'EPO. L'AMA voulait interdire ces tentes mais y a renoncé au prétexte qu'elles étaient sans risque pour l'utilisateur.
La compétition de haut niveau exacerbe cette quête de la performance et de la reconnaissance. Être toujours plus connu, reconnu, idolâtré, applaudi, etc. Plus l'évènement est médiatisé, plus il y a des dérives. Les équipes cherchent à avoir le maximum d'efficacité par tous les moyens possibles, a priori non-prohibés. Et on sait qu'il y a aujourd'hui de nombreux produits dopants qui sont interdits mais indécelables...
Le dopage mécanique et "ce qu'il se passe dans le bus" sont des fantasmes, bien sûr. Mais connaissant la nature humaine et connaissant le sport de haut niveau, il y a 99.99% de chances que des choses illégales soient utilisées à l'insu des garants de l'équité.
L'UCI se doit d'être plus présente sur ces sujets. Mais la carence est là, on ne peut pas attendre que l'UCI soit aussi professionnelle que les équipes cyclistes. Ils vivent de la renommée des stars, ils ne vont pas s'acharner pour les descendre. D'autant plus sur le Tour de France qui est la vitrine emblématique du cyclisme. L'UCI ne fera pas preuve d'une motivation maximale pour faire tomber son étendard. Il faut évidemment des organisations indépendantes pour rechercher les tricheurs, et surtout pas l'UCI ou des fédérations. Ça fait 50 ans que le système actuel foire (voir le dernier article de Pierre Ballester et JP de Mondenard ici).
Jean-Pierre de Mondenard avait été auditionné dans le cadre de la commission d'enquête parlementaire sur la lutte contre le dopage, en mars 2013 (la commission qui avait révélé les cas de dopage à l'EPO sur les tours 1998 et 1999, impliquant notamment Laurent Jalabert). Vous pouvez retrouver son excellente intervention ici :
vidéo : http://videos.senat.fr/video/videos/2013/video17036.html
texte : http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20130311/ce_dopage.html